Voilà, enfin, le stage de Gen... et mon dieu quel CAUCHEMAR ça a été à traduire ! ...Tout ça pour, au final, se retrouver avec le texte le plus faible que j'ai eu sous les yeux jusqu'à présent ("Gen il é tro for il ba dé mafieu"). Saloperie de père Noël au raisin, je suis bien contente que tu te sois fait leucémied !
Stage
Port Victoria (Hong Kong)
Un jumbo-jet zébra le ciel dans un vrombissement sonore.
Les quais baignaient dans la brume matinale et la soif de sang.
Un vieil homme se tenait sur la jetée. Complètement immobile.
Tout à coup, le vieil homme bondit, les bras toujours croisés. Un instant plus tard, la jetée éclata en volées de copeaux. La surface de l’eau se couvrit d’écume, des éclaboussures se mêlèrent à la brume.
“Quelle grossièreté ! Moi qui ai pour principe de ne pas chercher querelle aux billes de plomb !”
En un éclair, il atterrit sur un petit bateau arrimé au quai voisin.
L’homme s’appelait Gen. Dans le Milieu hongkongais, personne n’ignorait son nom, et tous le redoutaient.
Un maître du Kung-Fu et un assassin prodigieux qui pouvait s’enorgueillir d’un taux d’élimination de 180%.
Il avait passé l’âge critique de 70 ans, mais le vieux renard n’en avait que plus poussé la vitesse de frappe et la précision de ses poings.
Emergeant de la brume, un groupe d’hommes en costumes vert-de-gris s’approchait lentement de lui, armés de Steyrs* (une mitraillette “bullpup”). Ils étaient cinq.
Au cours des 2 dernières années, l’influence de la mafia italienne avait grimpé en flèche dans la pègre Hong-Kongaise. Les activités de Gen avaient mis un terme à bon nombre de leurs “gros coups”, ainsi qu’à la vie de plusieurs de leurs membres.
A Hong-Kong, faire appel aux talents d’assassinat de Gen, c’était se garantir des chances de succès supérieures à 100%. Quand il vous prenait en chasse, aucune échappatoire n’était possible. De ce fait, toute résistance était vaine. Etre sa cible était même considéré comme un honneur, signifiant qu’on était un assez gros gibier pour qu’on requière ses services.
Ces jeunes voyous ignoraient peut-être ce “principe de base”, mais il n’en restait pas moins que le seul fait de traquer Gen pour satisfaire une vendetta relevait de la pure inconscience.
“Gen… On peut dire que tu nous auras causé bien du tracas. Mais le châtiment que nous réservons à ceux qui se mêlent de nos affaires est la mort.
“Comme c’est curieux… Je n’ai pas souvenir de vous avoir causé le moindre tracas.”
“Ta gueule !”
Les Steyrs firent feu. Mais Gen avait déjà disparu.
“”Les amis d’aujourd’hui sont les ennemis de demain.**” Et inversement. Quoi de plus banal dans des vies comme les nôtres ?” déclara Gen, du haut du toit d’un entrepôt.
La réponse des hommes ne se fit pas attendre.
“Assez philosophé… ton existence même est une menace pour nous. Et les menaces, nous, on prend bien soin de s’en débarrasser. Notre business ne tolère pas l’échec.”
“...Où que j’aille, où que je vienne, c’est la mort qui m’attend, n’est-ce pas ? Puisqu’il en est ainsi, lavons cet outrage dans un bain de sang...”
Les réacteurs d’un Jumbo-jet vrombirent de nouveau. Une brise, puis un éclair fugace.
Une détonation, assourdissante. Tout devint silencieux.
Mêlées de râles d’agonie, de nouvelles déflagrations résonnèrent encore, avant de s’éteindre tout à fait.
“...Les faibles sont voués à périr. Ainsi va la loi de la nature...”
A l'issue du combat, l’Assassin était le dernier debout.
Quand le bruit des vagues se fit de nouveau entendre, le vieil homme fit le vide en lui, masquant son chi, et s’éclipsa dans une ruelle dérobée.
* NdT : Il s’agit sans doute d’un modèle comme celui-ci : https://fr.wikipedia.org/wiki/Steyr_AUG
** C’est du Dumas, les amis ! (cf le Comte de Monte-Christo)
Source et version anglaise : https://www.reddit.com/r/translator/com ... story_say/